La SEGA Dreamcast est à l’honneur à nouveau aujourd’hui, après la restauration de ma console PAL présentée dans mon précédent article, il me manquait toujours une Dreamcast japonaise pour commencer ma collection de jeux NTSC sur cette machine.
C’est maintenant chose faite avec ce modèle collector qui trônera fièrement dans ma salle retro, la Dreamcast Édition Limitée « Regulation #7 ».
Ce modèle exclusivement japonais produit à seulement 2000 exemplaires en 2001 est relativement rare et s’avère de nos jours difficile à trouver, d’autant plus en parfait état de conservation comme c’est le cas ici.
Un peu d’histoire sur cette étrange machine méconnue du grand public :
La console Yakuza-compatible
Regulation #7 fait ici vraisemblablement référence à un paragraphe du Code Pénal au Japon qui avait cours dans les années 2000 concernant l’interdiction des jeux d’argent. Plusieurs sources mentionnent cette information mais je n’ai pas trouvé la référence officielle hormis l’article 23 du texte de 1907, si quelqu’un connaît le paragraphe référencé ici, je suis preneur !
Ces machines étaient vendues à des établissements de Pachinko et faisaient office de terminal permettant aux client de se connecter au net pour s’inscrire à divers services payants. La mauvaise réputation de ces enseignes et leurs liens fréquents avec la mafia n’ont pas échappé à SEGA qui a profité de l’occasion pour donner à la machine un petit air rebelle qui marquera les esprits des clients de passage.
Comme on le sait ce petit coup de pub n’aura pas pour autant sauvé la console et seuls 200 modèles dits « first-print » ont ainsi été vendus aux salles de pachinko au printemps 2000, accompagnés de goodies et du logiciel spécifique. Un an plus tard SEGA a laissé la possibilité aux particuliers de commander en ligne un modèle similaire dit « retail » produit à 2000 exemplaires à l’occasion de la sortie de Shenmue II.
La console présentée ici est un modèle retail ayant appartenu à un particulier, elle n’a donc heureusement pas tourné pendant des mois jour et nuit dans une salle de jeu…
On a retrouvé la boîte noire
Le pack retail de la Dreamcast R7 est tout ce qu’il y a de plus normal, il se différencie uniquement par ses couleurs qui tranchent avec le blanc habituel.
Avoir récupéré le lot avec la boîte est un bonus intéressant pour l’exposition, le noir vieillit bien et ça fait toujours plaisir de mettre en avant la Dreamcast avec du collector.
Le pack contient les éléments habituels :
- La console au skin « R7 »
- 1 manette aussi au skin « R7 »
- 1 disque DreamPassort 3 permettant de se connecter au net
- 1 câble vidéo composite
- 1 câble d’alim
- 1 câble RJ45
- Manuel
Contrairement à son homologue américaine « Sega Sports », ou encore la version « Super Black », la R7 a des boutons d’allumage et d’ouverture de teinte classique , ce qui est plus équilibré et plus lisible je trouve.
Il est toujours ironique de voir un logo Microsoft sur cette console aujourd’hui alors que SEGA a arrêté le hardware précisément quand Microsoft est entré dans la danse, mais pourtant la Dreamcast embarquait bel et bien un émulateur Windows CE !
Outre sa technologie de disque à haute capacité — qui s’avèrera être une faiblesse face au rouleau compresseur PS2 et son lecteur DVD — la révolution mise en avant à l’époque était surtout le modem de série, introduisant le grand public des consoles de salon au monde du jeu en ligne.
N’empêche que si PSO était resté offline, la duplication des items rares n’aurait pas ruiné le jeu :(
Et la feature trop peu connue mais qui en faisait une console réellement en avance sur son temps était sa capacité à cracher du VGA en 480p , c’était la HD de l’époque, les écrans CRT 16:9 dits « EDTV ».
Après dans mon cas ce sont surtout les jeux 2D qui m’intéressent — une brochette de shoots sortis exclusivement en version JP notamment — donc j’utiliserai les modes 240p et TATE quand disponibles pour profiter de la plus belle 2D de l’époque sur mon CRT préféré…
La manette de rebelle!
La manette est vraiment sympa en noir. C’est juste dommage qu’au final elle ne soit vraiment pas terrible à utiliser. Soyons honnêtes, à part les gâchettes il n’y avait pas grand chose à en tirer.
Après pour les quelques jeux qui se jouent correctement au pad, si on a vraiment le souci du détail, on peut pousser le truc jusqu’au bout et y mettre un VMU assorti !
Quand on s’emmerde à récupérer une console collector de 15 ans d’âge sortie du fin fond d’un entrepôt japonais, on n’est plus à ça près.
Sur les marchés NTSC ces petites cartes mémoire les plus classes du monde existaient en plusieurs coloris, d’aspect translucide « skeleton »… Ainsi en plus d’avoir la classe en dégainant ton VM dans la cour de récré, tu pouvais déjà le faire avec style. Mais attention à ne pas confondre la classe et la coquetterie.
De toute façon les vrais jouent avec un stick arcade.
Allez on se fait plaisir sur 幕末浪漫第二幕 月華の剣士 !
Quelle joie d’entendre ce jingle de démarrage de la console — et de constater au passage que la machine fonctionne toujours… Oui parce que c’est quand même une sacrée angoisse quand on appuie sur le bouton.
Quoi de mieux que mon jeu de baston 2D favori pour tester la bête ?
Oui je parle de ce jeu dont la grandeur transpire par toutes ses scanlines , tellement baigné dans la grâce de l’âge d’or de la Neo-Geo qu’il rassemble à lui seul tout ce que j’aime sur un seul disque : The Last Blade II aussi connu sous le nom JP de Bakumatsu Rouman Dainimaku: Gekka no Kenshi.
Des combats magnifiques à l’arme blanche, un univers gracieux mêlant fantasy et décors traditionnels superbement dessinés dans le plus pur style SNK, une musique à tomber, un gameplay simple et efficace avec une mécanique de risk-reward très présente, le tout présenté dans un 240p juste glorieux.
C’est Samurai Shodown, how it should be.
Le résultat est époustouflant sur mon CRT, ça fait PLAISIR.
Reste maintenant à acquérir les autres perles de la ludothèque japonaise de cette machine d’exception, mais comme tout le reste, ça se fera petit à petit, la Dreamcast n’étant pas la machine la moins chère à outiller malgré son « jeune » âge…
en fait c’est une banale dreamcast avec des couleurs différentes et vendu 20 fois son prix d’origine quoi… une belle affaire de fric la collection
Banale oui, mais il en est de même pour les conneries Pokemon (consoles)… à titre d’info une Dreamcast édition Raccoon City se vend plus de 10.000€ ! la rareté fait le prix ;-)